Carnet de voyage par Ève Cloutier
- Les québecois de Curaçao
- 26 mars 2024
- 5 min de lecture
Voici un témoignage qui en a ému plus d'un, et nous tenions à le partager*
En janvier, comme cadeau de Noël, Eric m’a offert un petit avion jouet en me disant: choisis où tu veux aller. Le traumatisme de la surprise passé, j'ai pris acte de ses conditions (chaleur obligatoire, degré d’ensoleillement, pas trop loin du Québec en vol direct.) Après épluchettes compulsives (et nocturnes !) et discussions avec notre agence Voyages Boislard Poirier (Genevieve Poirier), mon choix s’est arrêté sur une île des Caraïbes qui m’était jusqu’alors méconnue: Curaçao. J’ai ensuite mis 7 semaines à travailler à mieux connaître ce lieu qui m’apparaissait, au fil des recherches, de plus en plus fascinant. Tellement que j’ai eu besoin de l’aide et des conseils d'une guide locale trop adorable qui a grandement participé à ce qu’on vive notre rêve sans tracas! Merci beaucoup, douce Jessica Statia Gallant (Gone Caribe)
Les principaux attraits de l’île? Plages sauvages et idylliques (j’y reviendrai), tables gourmandes, population multiethnique (et très artistique!), ville inscrite au patrimoine UNESCO. Nous ne pouvions (malheureusement!) ne nous y rendre qu’une semaine, mais nous en suggérons deux à ceux qui envisagent cette destination qui a trop à offrir pour un court séjour. Pour l’itinéraire complet, écrivez-moi en privé et je vous enverrai le ebook que j'ai édité avant de partir !
Survol de nos highlights
L’hébergement sur l’île est un heureux casse-tête tellement il y a de choix. Nous avons opté pour un emplacement en plein centre des activités avec une charmante piscine infinie (offrant, en prime, le feuilleton des bateaux de croisière qui accostaient presque au quotidien) et avons loué un VSU pour visiter les deux bouts de l’île. C’était parfait pour une première visite mais, si on devait y retourner, nous opterions pour un hôtel boutique ou un Airbnb, voire même un luxueux tout inclus tellement on a croisé des spots incroyables sur notre chemin (mais la voiture est un must!) Sauf que, au dire d’Eric, c’est une conduite assez sportive (on a vu un seul stop en une semaine, roulé en terrain escarpé en évitant des dizaines d'iguanes beaucoup trop chill pour le danger imminent, été confus devant les stationnements intuitifs des deux bords, et on est pas encore certains de comprendre les indications en papiamento et en néerlandais, mais bon!) Aussi, il faut comprendre que là-bas règne une genre de politique du “gère-toi toi-même devant le danger”. Un exemple? Le pont flottant reliant les deux quartiers principaux de la ville passe son temps à s’ouvrir et à se fermer pour laisser passer les bateaux… Pendant que le monde est dessus. Genre, t’étais pas à la bonne place au son de la cloche? Too bad. Attends que le pont reswigne de l’autre bord. Heille le fun à voir des amoureux être séparés, et la crainte que quelqu’un qui checke son cell tombe entre le bout du pont ouvert pis le quai! Un autre exemple? Entre deux avertissements de routine au tikiboat, l’attachante propriétaire dit à Eric en pointant une carte navale (on a jamais fait de bateau en semi-mer, nous!): “Essaie de pas dépasser la ligne ici (faite au sharpie) parce vous allez vous retrouver en haute mer à la dérive vers le Vénézuela ! Ok, on va “essayer”
Les plages sauvages ou construites de Curaçao sont semble-t-il reconnues à travers le monde. Nous avons découvert pourquoi en y mettant les pieds… Plus d’une trentaine de plages sont ouvertes au public, dont plusieurs offrent un accès gratuit. En 6 jours, nous en avons visité 16. Nos coups de cœur vont sans aucun doute, dans l’ordre, à Kenepa Grandi (la reine! même si la truie fait pipi (voir image)), Kalki, Cas Abao, Blue Bay et Karakter. Kokomo, Mambo et Jan Thiel nous ont paru plus s’adresser aux jeunes ou aux habitués des formules tout inclus, quoiqu’elles avaient toutes trois un certain charme. Tugboat et Piskado étaient intéressantes à visiter, et seront sans doute les préférées des amants de snorkeling et de plongée. Nous avons manqué de temps pour Pirate Bay, Daaibooi, Kenepa Chiki, playa Jeremi et l’incroyable petite île du sud nommée Klein curaçao. Une prochaine fois assurément !
Les activités sur l’île sont tellement nombreuses que je vous ferai grâce de les énumérer. Nous avons choisi, entre autres, de nager avec les dauphins au Dolphin Academy Curaçao, de naviguer sur les eaux espagnoles pour visiter le Malibu de Curaçao à bord d’un Tiki boat deTikiboatsrental, de participer au Punda vibes à la bohème (et jaser avec le chanteur Mike Gatta, qu’on a recroisé plus tard au tugboat), d’arpenter Otrobanda pour apprécier ses fresques à ciel ouvert et de visiter le parc national de Shete boka. Des incontournables, à notre humble avis ! Nous avons été déçus de ne pas avoir pu entrer à la distillerie Chobolobo puisqu’elle était complète super tôt la journée où nous avions prévu nous y arrêter. À la place, nous nous sommes encanaillés au Netto bar pour un shot de rhum vert. À notre prochaine visite, nous jouerons à coup sûr un 18 trous au Old Quarry golf course avec un départ à 5 heures du mat pour éviter l’insolation !
La gourmande que je suis a pris soin de trouver des tables intéressantes où déguster la cuisine locale et internationale. Si vous passez dans le coin, il vous faut manger des nachos et des ailes au Five O’clock somewhere, des Dumplings chez Kome aux mercredis tapas, un khesi yena au Gouverneur de Rouville, un déjeuner(à plumes!) au karakter beach club et un déjeuner local au Maira’s kitchen. Le Nultwintig et Fort Nassau, plus gastronomiques, nous ont charmés par leurs installations paradisiaques. Toutefois, la palme du lieu et du service revient au gazebo privé du Baoase (j’ai dit à Eric en rentrant après 10 minutes que j’avais trouvé où je voulais qu’on étende mes cendres. Nous avons vécu des soirées romantiques en voyage déjà, mais j’avoue que celle-ci sera bien difficile à détrôner!) et celle du goût au souper mangé au Mosa Cana… Commandez-y les ribs obligatoirement. Stupéfiant! (on en parle encore!) Il nous aurait fallu deux semaines de plus, se faire greffer un estomac (les portions sont très copieuses) et vendre des REER pour goûter à tout ce que proposait Curaçao. Le service était toujours sympathique, les gens charmants, et ce, même malgré notre anglais créatif Partout (à part sur les routes!) règne un grand calme ambiant… Et on se sent toujours en sécurité.
On nous avait conseillé de nous procurer d’excellents chasse-moustiques qu’on a pas utilisé une seule fois. Par contre, les chaussures aquatiques, les porte-cellulaires et sacs étanches, ainsi que les après-soleil ont été fort utiles! Et mettez tellement de crème soleil, pour de vrai… On criait alléluia quand les nuages arrivaient, y’a eu une ondée d’une minute 27 secondes et trois gouttes d’eau isolées un autre jour (Éric prétend qu’il s’agit d’un éternuement…) On cuit à l’ombre des tropiques !
Breffff. Le cutex orange fitte pas avec des bas de laine, je regarde des maisons à vendre là-bas, Éric essaie de me raisonner, j’ai pleuré en partant, et j'ai aussi pleuré à matin en déblayant mon char.
On se sent privilégiés d’avoir vécu notre premier voyage solo, et aussi dans le sud, en 24 ans de vie commune, dans la lumineuse Curaçao. Il me restera pour toujours d’elle, dans les yeux, les mille couleurs rendues incandescentes par le soleil et, sur ma peau rendue moite par la chaleur torride, le souffle bienvenu du vent du large.
Best cadeau EVER. xxx
*Ce billet a été rédigé à titre personnel par l'une des membres du groupe québécois à Curaçao, et nous déclinons toute responsabilité et caution quant à son contenu.